Elle avait parlé de disque plus personnel, très éloigné de sa pop habituelle, limite avant-gardiste± Mais si personne n’osait rêver d’un huitième album orienté dodécaphonisme, voire Krautrock ou carrément d’abstract hip hop de la part de Robyn Fenty alias Rihanna, Anti était très attendu par ses fans mais aussi, et surtout, par les autres. Le résultat est étonnant car incroyablement éclectique. Les chansons sont effectivement rarement adossées contre des formules tubesques avec refrains et mélodies faciles et la star barbadienne s’éloigne bien de l’EDM± Sorte de dancehall chloroformé, le sombre Consideration qui ouvre les hostilités est d’ailleurs assez bluffant. Comme la présence surprenante d’une reprise planante du Same Ol’ Mistakes de Tame Impala. Sur Never Ending, Rihanna se prend presque pour Coldplay et dans le duo Work, avec son-ex Drake, elle fait dans le minimaliste R&B. Finalement, chaque titre d’Anti est un petit îlot créatif à lui tout seul. Un côté décousu qui en déroutera certains mais qui prouve que Rihanna n’est pas une pop star formatée. Un disque en forme de belle remise en question. ¸ MD/Qobuz