Comme beaucoup de musicien de sa génération, David Enhco a musicalement grandi avec les oreilles bien ouvertes. Logique que son jazz se nourrisse de nombreuse influences par-delà la tradition et les éventuels codes qui vont avec. Une éducation musicale d’autant plus costaude que le trompettiste est l’un des membre du clan Casadesus, illustre famille qui, depuis cinq générations, compte dans ses rangs des musiciens, compositeurs, chefs d’orchestre, chanteurs, cantatrices, poètes, comédiens, peintres, etc. En compagnie de ses fidèles complices le pianiste Roberto Negro, le contrebassiste Florent Nisse et le batteur Gautier Garrigue, Enhco prouve une fois de plus avec Horizons la solidité de sa vision musicale. Précédemment sur La Horde en 2013 puis Layers l’année suivante, il avait fait preuve d’un sens aigu de la narration. Ce troisième album renferme lui aussi un imaginaire et des enchainements mélodiques qu’on suit à la trace. Sur les brisées d’une certaine tradition d’un jazz européen, ce trio signe un disque aventureux mais jamais déstabilisant. Un album au coeur duquel sa trompette est un chant ensorceleur toujours prêt à étirer les frontières de la liberté (free, Horizons l’est parfois) mais jamais en rupture totale (le calme suit souvent après la tempête comme sur Likasi). En cela, David Enhco est un équilibriste assez virtuose. ¸ MD/Qobuz