On ne peut pas dire que le grand répertoire français déborde de concertos pour violon ; grâce éternelle soit donc rendue à Edouard Lalo qui a étoffé le genre avec sa Symphonie espagnole de 1874 qui, si elle ne porte pas officiellement le titre de « concerto », n’en est pas moins une oeuvre totalement concertante pour violon solo. C’est ici Renaud Capuçon qui prête les accents de son Guarnerius, accompagné par le toujours impeccable Paavo Järvi à la tête de l’Orchestre de Paris. En complément de programme, les deux musiciens proposent le Premier concerto de Bruch, écrit à la même époque que la Symphonie espagnole à 1866, pour être précis à dans un style résolument romantique à l’ancienne, Bruch n’étant pas connu pour être un véritable révolutionnaire. Mais devant le succès toujours très vif de l’ouvrage cent cinquante ans plus tard, on ne peut que dire : chapeau, Meister Max. Capuçon nous offre également un petit bonbon entre les deux grands ouvrages, Zigeunerweisen de Sarasate. Même époque ici encore à 1878 à mais pas du tout les mêmes influences ibériques, puisque Sarasate emprunte au genre tzigane-viennois, en particulier un thème repris dès 1847 par Liszt dans sa treizième Rhapsodie hongroise. ¸ SM/Qobuz