Aaron Lee Tasjan c’est un peu la connexion Tom Petty/Jeff Lyne du rock’n’roll. Celle des lettrés qui assument à 100.000% leurs influences sixties. En 2016, avec l’album Silver Tears, on découvrait l’artisan doué d’un traité impeccable navigant entre folk nerveux, country rock, pop solaire et soft rock. Le disque d’un natif de l’Ohio installé à Nashville, influencé par des gens de goût et experts en mélodie tels que Tom Petty donc mais aussi Harry Nilsson, Randy Newman, James Taylor, les Raspberries d'Eric Carmen, les Cars de Ric Ocasek voire Willie Nelson. Un peu de piano ici, quelques arpèges de guitare là et surtout des refrains sucrés souvent imparables. Deux ans plus tard, Karma for Cheap avec des mélodies catchy et des guitares ensorceleuses, le faisait légèrement riper vers les Beatles± Plus McCartney que Lennon, Tasjan enfonce à nouveau le clou Petty/Lyne (tendance Traveling Wilburys) sur ce Tasjan! Tasjan! Tasjan!. Mais comme le garçon a désormais pas mal de bouteille, ses obsessions passéistes sont davantage le carburant de sa créativité plutôt que son frein. Surtout que cette cuvée 2021 sonne bien 2021 ! Avec des compositions encore plus soignées et maîtrisées, Aaron Lee Tasjan surpasse ses précédents albums. Sur Another Lonely Day qui fleure bon le Elliott Smith, il rend contemporaines ses préoccupations personnelles. Du classique qui ne sent jamais la naphtaline ou la poussière. Au contraire. ¸ Marc Zisman/Qobuz