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Des couches tourbillonnantes de conception sonore, de voix, de rêve et de folk traditionnel chinois se combinent sur huit pistes dynamiques sur cet album du producteur/artiste basé à Pékin. crit, produit et enregistré entièrement par Lee à la fin de 2018, la palette sonore presque exclusivement acoustique mais large de Birdy island se fonde sur des continuités entre la musique taoïste de cérémonie, les premières expériences de synthétiseur Buchla et les soirées FWD au Plastic People de Londres. Sur ce disque, Lee puise dans une vaste histoire de la musique pan-asiatique traditionnelle, filtrée à travers un objectif de production électronique contemporaine.

Alex Patterson et Thomas Fehlman toujours là ! Et c’est un grand cru que nous offrent là les deux vétérans de la techno anglaise. ici c’est de l’ambient music, jamais linéaire et pleine de chemins de traverses. Un régal.

Sous les pseudonymes de Cybotron et Model 500, Juan Atkins fait partie des pionniers qui ont fait émerger le mouvement Techno depuis la ville de Detroit. En 1985, sur son premier vinyle signé Model 500 et intitulé No UFOs, Atkins invente des sonorités et des rythmes qui n’avaient jamais encore retenti. C’est un raz-de-marée musical qui s'étend depuis Detroit à tout l’occident et dont les remous persistent encore de nos jours.Après un premier album Deep Space en 1995, puis un second Mind and Body en 1999, Model 500 est mis en sommeil. Après un silence de seize ans, Juan Atkins revient sous son avatar fétiche présenter Digital Solutions, un nouvel album fraichement sorti sur son label Metroplex. Pour l'occasion, Model 500 a été reconverti en quatuor et regroupe, en plus d’Atkins, trois membres d'Underground Resistance : Mad Mike, Mark Taylor et Dj Skurge.Model 500 réactive sur ce nouvel LP les sonorités innovantes qui firent la vitalité de Detroit, en évitant de s'enfoncer dans le piège de la nostalgie. En effet, sur Digital Solutions, c’est une nouvelle interprétation qu’Atkins et ses collaborateurs donnent du style de Detroit : entre tradition et post-modernité. Néanmoins, il ressort du contenu une impression mitigée. Cette volonté de paraître toujours aussi révolutionnaire, tout en étant ancré dans un classicisme imparable, n’est pas exempt de défauts. Par exemple, Encounter, s’il reste un titre plutôt plaisant, n'offre pas plus qu’un mélange passable entre dubstep pur jus et électronica lumineuse.A l’inverse, les titres les plus classiques paraissent plus maitrisés. Certains sont même terriblement addictifs comme Hi NRG qui ouvre l'album sur une sorte de déclinaison post-Detroit du son techno-funk qui fit les plus belles heures du dance floor des années 80. Model 500 revendique son inclinaison vers le passé avec ce titre qui reprend l'appellation d'un genre de musique électronique des années 80. Il ne faudrait pas non plus passer à côté de la track la plus cool de l’album, intitulée Groove, sur laquelle Model 500 cède encore un peu plus à la nostalgie, avec ce solo de guitare envoûtant qui rappelle Cybotron, le tout posé sur une nappe sonore relâchée, parfois rêveuse, qui donne envie de se lover dans ses courbes chaudes. Le morceau s’égare dans l’histoire de la musique, du côté du rock et de la deep house, pour faire émerger un rythme qui fait décoller vers des paysages sonores galactiques. Une carte postale sonore de Detroit.Si l’oeuvre de Model 500 fait office de mythe musical dans le mouvement Techno, l’innovation viendra d’ailleurs désormais. Reconnaissons que Digital Solutions ajoute une pierre angulaire à l’histoire du genre. C’est l’empreinte de musiciens de génie que ce disque pose sur le monde moderne, une extension du mythe Techno à l’âge d’or de l’électro.

Forcément, avec l’annonce de l’accident fatal de Philippe Zdar deux jours avant sa sortie, ce disque a une saveur amère. Et pourtant, Zdar et Boom Bass l’ont conçu sucré. Très sucré même. Paru le jour du solstice, Dreems est calibré pour tourner dans tous les festivals d’été et les pool parties d’Ibiza, l’île chérie de Zdar. Trois ans après "Ibifornia", qui faisait le lien entre l’île blanche et la Californie, les Cassius refont le coup du disque solaire, avec cette fois moins de pop et plus de groove. Le duo parisien a aussi mis la pédale douce sur les featurings, moins prestigieux que sur le précédent (où l’on retrouvait Cat Power, Pharrell ou Mike D), transférant l’énergie vers la production, toujours aussi propre et surtout ultra-funky.On retrouve bien Matthieu Chedid à la guitare sur "Nothing About You", avec la voix de John Gourley de Portugal. The Man, un trip aux frontières de l’electro-funk avec voix et guitares filtrées, mais c’est la chanteuse française Owlle qui vole la vedette sur "Don’t Let Me Be", ballade italo disco/synth pop gorgée de soul. Mike D est de retour sur "Cause Oui!", sorte de tourbillon de toutes les influences du duo, avec la voix du légendaire MC des Beastie Boys sur un beat breaké et autour d’une boucle de synthé d’early house. Cassius lâche ensuite deux tubes pour DJ’s, Calliope et W18, qui revisite "I’m A Woman" (sur l’album "Au Rêve", paru en 2002) avec la légende du R&B américain Jocelyn Brown, un titre rempli d’amour. Enfin, il ne faudra pas manquer le clip de "Rock Non Stop", qui rassemble des images des premières années de Cassius, à Ibiza, Paris et ailleurs, un hymne au soleil doté d’une production au groove impeccable en guise de testament. ¸ Smaël Bouaici/Qobuz

Artiste pluriel et indépendant, Wax Tailor est souvent considéré comme le chef de file de la scène trip-hop et hip-hop cinématique. ''Dusty rainbow from the dark'' est un concept album, un conte musical puisant son récit dans l'imaginaire de l'enfance, sur le pouvoir d'évasion de la musique.

Après avoir embrassé volontairement la monotonie et les featurings prestigieux, James Blake a fait le point : « I’ve been popular / With all the popular guys / I gave them punchlines / The gave me warning signs », chante-t-il désormais sur "Say What You Will", l’un des trois magnifiques singles de "Friends That Break Your Heart". Retour aux bases, donc, à ce qui a fait le succès de ce bed-producer plus doué que les autres. Retour aux morceaux audacieux, volumineux, entrecoupés d’instants intimes comme "Funeral"" ou comme le titre éponyme, qui nous rappellent que Blake peut, dans l’esprit, être comparé à un chanteur folk. Cet album est très certainement l’un de ses meilleurs, puisant son équilibre et sa sensibilité dans un désir de sophistication allié à un volonté de dépouiller ses productions. Comme sur "Famous Last Words", morceau d’ouverture, ou "Life Is Not The Same", où la voix libérée du chanteur anglais transperce la brume sonore et synthétique qu’il s’est bâti. Cette fois, les collaborations sont d’une folle justesse : SZA sur Coming Back, certes, mais surtout JID et SwaVay sur Frozen, superbe vestige des productions rap passées de l’artiste. James Blake sait se faire optimiste dans ses thèmes et dans ses sonorités, comme sur I’m "So Blessed You’re Mine", pour d’emblée nous ramener à la réalité : les amis qui nous entourent peuvent nous quitter d’un jour à l’autre et nous briser le coeur. Mais si cela peut donner vie à de tels albums, qu’ils le fassent. ¸ Brice Miclet/Qobuz

Oriom est le projet solo de Rainer von Vielen. Rainer travaille sur ces voyages spatiaux depuis de nombreuses années. Pendant le confinement, le moment de laisser une idée saine devenir un album était enfin arrivé. Chaque chanson est composée dans un accord planétaire spécifique. La fréquence de la révolution de la planète autour du soleil, élevée en octaves jusqu'à une plage audible. Des battements qui résonnent avec ces fréquences. C'est le coeur de cet album.Ainsi, le voyage commence sur Mars, se poursuit jusqu'à l'année platonicienne de la planète Terre, puis s'envole vers Vénus et prend un jour terrestre, pour ensuite tourner le long de la fréquence annuelle de notre planète natale (432 Hz) pendant 28 minutes. Finalement, l'album se clôt sur la longueur gravitationnelle de notre soleil.Rainer a découvert il y a longtemps les riches profondeurs du chant guttural et a trouvé une force épanouissante et émouvante dans cette forme de chant. La respiration contrôlée, qu'il trouve surtout dans la méditation, est la source du son. La source de guérison. Il trouve la combinaison de moyens archaïques de production sonore et de paysages sonores électroniques très fascinante. Pour lui, harmoniser ces mondes tout en résonnant avec les planètes de notre système solaire est un miroir de l'unité.